Odile JACQUEMIN, urbaniste architecte et historien
Tel était le titre de la conclusion de l’ouvrage consacré en 2012 à la vulgarisation d’une thèse de doctorat d’histoire « Histoire d’un paysage littoral, Hyères de 1848 à nos jours », recherche conduite de 1996 à 2006 , pour répondre à la remarque amère que le philosophe Paul Virilio écrivait dans un des « Monde de l’Education » de 2001 : « on ne regarde plus les étoiles mais les écrans ». L’auteur lui répondait avec une proposition résiliente de regarder « la bonne fortune » de « l’entraide du réel et du virtuel ». L’auteur explore l’apport du virtuel au réel sur les deux plans de l’émergence des hyperpaysages et de son incidence dans l’histoire des paysages, quand il enrichit les 2e et 3e dimensions du tableau du XIVème siècle et de l’expérience spatiale de la 4eme dimension de son épaisseur historique.
Par ailleurs, l’édition numérique d’un récit d’histoire adossée à un sommaire cartographique permet au paysage de répondre à l’ambition d’être une synthèse entre histoire et géographie. Elle renouvelle le genre des « promenades pittoresques ». Là où la version papier ne propose qu’UN itinéraire, « un récit historique », la lecture sur la toile traite les 111 épisodes comme autant de portes de villes, démultipliant à la factorielle 111 (qui s’écrit avec 181 chiffres) vers UN INFINI de composition d’itinéraires. L’ouverture à des promenades virtuelles renégocie aussi plus fondamentalement le partage entre la lecture et l’écriture. L’auteur ouvre la porte à un chantier de sciences collaboratives, invitant le lecteur à prendre place dans l’écriture de l’histoire de la ville et, par ricochet, du virtuel au réel, l’habitant à devenir acteur de son histoire présente.
[pdf id=253]