Observatoire Photographique du Paysage Littoral
Vu depuis la Mer (OPPLVM)
en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
2014-2015

PRENDRE LA MER POUR REGARDER LA TERRE

Site internet de l’OPPLVM

Un Golfe sous haute surveillance depuis un littoral préservé « de pied en cap »

Cap Couronne, Pointe Riche,Phare et sémaphore de La Couronne (Martigues-13)

Près de 1000 km du littoral photographiés, un inventaire innovant et ambitieux des enjeux côtiers

Mis en place par la loi dite loi Paysage du 8 janvier 1993, les observatoires photographiques du paysage sont destinés à observer l’évolution des paysages sur le long terme. Le principe : commander à un artiste des prises de vues qui seront régulièrement re-photographiées et documentées depuis les mêmes points d’observation. Par sa double dimension – artistique et scientifique – ils sont destinés aux aménageurs et gestionnaires des territoires, mais aussi à la sensibilisation du grand public. Il en existe à ce jour une petite centaine en France, celui-ci est le premier à s’étendre au territoire maritime et à s’intéresser au paysage vu depuis la mer. Innovant et ambitieux par son échelle, de la Camargue à l’Italie, il inclut l’Etang de Berre et les îles.

Regarder ensemble et croiser des visions pour se projeter dans le futur : co-construire collectivement un itinéraire pour observer et comprendre ; inviter à une citoyenneté de l’entre terre et mer

Engagée à l’initiative de la DREAL PACA, soutenu par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, l’Europe et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, piloté par l’ARPE, la construction de l’outil a consisté à sélectionner au sein d’ateliers citoyens, les 150 sites d’un itinéraire capable de rendre compte de la diversité et de la richesse des paysages littoraux, et de la complexité des enjeux de l’aménagement du territoire. Confiée au photographe Jean Belvisi et aux architectes urbanistes Odile Jacquemin et Jean-Louis Pacitto, de la structure d’ingénierie culturelle Mémoire A Lire, Territoire A l’Ecoute (MALTAE), la mise en œuvre de l’observatoire s’est faite sur les deux années 2014-2015, en mobilisant plus d’une soixantaine d’acteurs de tous profils.

Préserver diversité et richesse fragiles des paysages littoraux, un défi commun

L’observatoire rend compte de la diversité et de la richesse de ce bien commun que sont les paysages littoraux. Il donne à voir la force et la fragilité de la géologie, les impacts de l’homme et de ses installations, la place laissée à la lumière pour apprécier les paysages, mais aussi au ciel, parfois annonciateur de tempêtes. Il sert à garder la mémoire de ce qui disparaît ! Ainsi, en Camargue, la trace de l’ancienne exploitation du sel, entre mer et lagune ; sur la Côte des Maures, il pointe l’origine de la commune du Lavandou, son ancien petit port de pêche, avec ces garages à bateaux et cales de mise à l’eau d’un autre temps. A Bandol ou à Théoule-sur-mer, il invite à lire les œuvres des grands architectes du XXe siècle et reconnaître comment elles composent avec le socle géologique.


L’Observatoire Photographique ;
Des « Amers » pour le futur

Un habitant sur deux de la planète occupera le littoral en 2050,
quel paysage voulons nous habiter demain ?

L’observatoire répond au double objectif d’offrir, par un regard d’artiste, une vision globale de la richesse des paysages littoraux de la région mais aussi de rassembler avec cette entrée sensible, une riche matière de débat  citoyen sur les enjeux du littoral

Des paysages saisis dans leur épaisseur continentale et marine

 

Roquebrune : un rocher qui semble guetter la montée des eaux

Les Esclamandes(Fréjus / Roquebrune-sur Argens, St Aygulf-83)

Une vingtaine d’ateliers de concertation, déployés sur les trois départements littoraux de la région PACA ont établi le « cahier des charges » d’une première campagne photographique qui a généré plus de 800 clichés sur le linéaire des 66 communes côtières Une analyse rigoureuse a abouti à la sélection d’un itinéraire de 150 vues. La deuxième campagne photographique a eu lieu en 2015 et a construit le carnet de route des futures reconductions. Naviguer en Kayak a été un moyen mis à contribution pour construire l’itinéraire tel un « chemin du littoral en mer » et retrouver le rythme de la mer, du pécheur ou du randonneur.
Par les bassins versants et les estuaires des fleuves côtiers, le littoral remonte loin dans les terres ; symétriquement, les reliefs escarpés et forêts littorales ont aussi leur prolongements marins et sous-marins. les enjeux y sont multiples et concernent une bande côtière bien plus large, au-delà des silhouettes perçues.

Paysages littoraux et risques, adaptation aux changements climatiques, acteurs en résilience

L’observatoire du paysage se veut aussi participer à la connaissance, la prévention et la gestion des risques littoraux, l’évolution des environnements côtiers, la nécessité de s’adapter à la hausse des températures et l’élévation du niveau de la mer. Pour envisager des stratégies anticipatrices et des pratiques de gestion innovantes (ateliers participatifs, expertise collective, regard inversé..) sur ce thème les ateliers participatifs, qui visaient une utilité opérationnelle, ont permis d’échanger des connaissances en permettant le débat public tout en s’appuyant sur la matière même des territoires tests identifiés (200 sites à enjeux). Au fur et à mesure des reconductions, cet ancrage territorial de la culture du risque facilitera la construction de référentiels territorialisés traitant, entre autres objectifs de gestion, de cette problématique de l’adaptation aux changements climatiques.

Tenir un carnet de bord pour le temps long. Rephotographier, scruter l’évolution des paysages dans leurs dynamiques…

Les sites choisis seront photographiés tous les trois ans, afin de suivre, dans la longue durée, l’évolution des paysages littoraux.
La photographie numérique, à ce stade de qualité (24000 pixels), permet d’entrer dans l’image. Le zoom offre une finesse d’analyse qui démultiplie la valeur artistique et scientifique de l’outil. Passer du tout au détail et vice versa offre aux besoins de chacun cheminements et données à l’infini.
Chaque cliché est documenté, commenté et positionné sur des cartes de différentes époques. L’ensemble de ces ressources qui s’enrichira au fil des campagnes photographiques constitue l’itinéraire technique et est accessible à tous sur ce site internet.