Au cœur de Marseille, un collectif décide de mettre à l’abri des mineurs isolés et des familles en demande d’asile : le squat Saint-Just est né. Dans l’ancien couvent qui l’abrite, c’est un véritable quartier solidaire qui se met alors en place….

Pendant 18 mois, ce sont plus de 1000 habitants qui se succèdent, des mouvements d’entraide qui se créent, des minots qui sont scolarisés, des actions culturelles qui naissent, un accès au soin qui se structure… et tellement plus encore

UN FILM PROPOSE PAR CHANGER d ERE Jeudi 11 Mai à 19h30

« 18 mois », un film sur le squat Saint-Just de Marseille (francetvinfo.fr)

le squat Saint-Just est né. Le lieu est impressionnant. Il n’a rien de glauque, bien au contraire. Une immense bâtisse en pierre, carreaux de ciment, hauts plafonds et jardin. Une ancienne maison de retraite pour religieuses.
Mineurs exilés, personnes à la rue, couples avec enfants se succèdent. Les squatteurs, jusqu’à 400 pendant une période, ne sont pas livrés à eux-mêmes. Ils sont encadrés par des volontaires solidaires. Dans l’ancien couvent, c’est un véritable quartier solidaire qui se met alors en place. Pendant 18 mois, ce sont plus de 1000 habitants qui se succèdent, des mouvements d’entraide qui se créent, des minots qui sont scolarisés, des actions culturelles qui naissent, un accès au soin qui se structure… et tellement plus encore.

Les solidaires, qui préfèrent ce terme à militants » ou « bénévoles » doivent accueillir les dons de nourriture, couvertures, meubles, qui arrivent sans cesse. Ils supervisent la cuisine, organisent les cours, veillent sur la santé des uns, les démarches administratives des autres. Certains dorment sur place les premiers mois.

Ils se demandent s’ils installent des matelas dans les couloirs. Ils se demandent si l’accueil des femmes garantit leur sécurité. Les discussions sont parfois vives, la fatigue n’aide pas. 400 solidaires sont intervenus dans ce squat. Ils ont vu des migrants épuisés reprendre des couleurs au bout de quelques semaines. Ils ont écouté les traumatismes de leur voyage. Ils ont travaillé sous la menace d’expulsion.

Roxane Perrot fait partie des solidaires. Elle intervient dans le squat deux ou trois jours par semaine. Réalisatrice, cette Marseillaise tourne un documentaire, consacré aux solidaires. « Je l’ai accentué sur eux, leur acharnement, leur volonté, certains étaient là 24h/24, ils avaient lâché leur travail. Par humanité. »
La caméra, tour à tour discrète et indiscrète, suit pendant 18 mois ces mineurs isolés, ces familles, et ces solidaires, qui se battent pour simplement faire appliquer la loi. Derrière les visages, si proches de la caméra, c’est toute l’exigence d’humanité qui nous est renvoyée.

Et puis le squat prend feu. Le 8 juin 2020, tout le monde est évacué, c’est la fin de l’histoire. Chaque solidaire garde le contact avec un hébergé. De cette incroyable aventure reste ce film : « 18 mois » qui servira de support au ciné débat de Changer d’Ere le 11 mai à 19h30 au cinéma Olbia.

Assistante caméra depuis 6 ans sur les plateaux de cinéma, Roxane PERROT ne cesse d’enrichir ses connaissances à l’image et à la mise en scène. Aujourd’hui, elle trouve son équilibre en travaillant sur des projets documentaires en adéquation avec ses valeurs humaines et monte sa boite de création visuelle spécialisée dans les prises de vues aériennes, Zéké Film.

Sensible aux questions sociales, Kangsu KIM avait déjà réalisé un film au sein des bidonvilles indiens, et un autre auprès des différentes populations réfugiées en Corée du Sud, notamment des Nord-Coréens.
Il est maintenant réalisateur et producteur pour la télévision Coréenne.