Explorer collectivement des archives d’architecture pour un autre exercice de l’histoire : André Lefèvre-Devaux
Vendredi 22 octobre 2021, dans le cadre des Journées Nationales de l’Architecture, MALTAE a choisi la forme d’une Journée Portes Ouvertes pour présenter des archives de l’architecte André Lefèvre – Devaux dans les locaux d’Agricampus, à Hyères (Var). Ce fut l’occasion d’une rencontre avec les archivistes du département du Var, mais aussi avec un public essentiellement averti, constitué autant d’architectes que d’habitants de projets conçus par l’Agence Aubert-Lefevre. Ce fonds d’archives, qui était stocké dans la villa privée d’André et Yvonne Lefèvre sera remis en 2022 aux Archives Départementales, où sont déjà déposées les archives de Jean Aubert. Cette journée faisait suite aux circuits de découverte de l’architecture Lefevre organisés sur la commune du Lavandou lors des Journées du Patrimoine, visites qui avaient permis d’identifier un public de passionnés, et qui s’est retrouvé en partie à ce deuxième rendez-vous.
Ce premier déploiement du fonds a permis d’en élargir l’aire géographique au delà du Lavandou et du Var avec des pièces provenant de projets de toute la région PACA, Vars dans les Hautes Alpes, Saint Saturnin d’Apt dans le Lubéron, et deux grands ensembles de logements sociaux du département des Bouches du Rhone : la Zac La Rousse et la Zac du Griffon à Miramas et Vitrolles, propres à André Lefevre-Devaux. Il confirme l’importance de cette agence qui a construit jusqu’en bord de mer Caspienne en Iran. Déjà trois maquettes d’étude non étiquetées ont pu être localisées. Le projet du Gaou Bénat et du village des Fourches est certainement le plus connu de l’oeuvre de ces deux architectes. La renommée de l’opération, labélisé architecture du XXe siècle, a engendré des articles dans la presse spécialisée et grand public jusqu’en chine et au japon et MALTAE en avait déjà fait le sujet d’un documentaire en 2004. La consultation des archives le 22 octobre a déjà permis de contextualiser le caractère pionnier de la mise en place d’un collège d’architectes en découvrant que cette procédure originale avait déjà été mise en oeuvre dans un premier projet varois. Dans le Var, une part importante du fonds concerne un ambitieux projet d’architecture balnéaire à Pardigon, daté de la fin des années 1960 et dont la première tranche des 1200 logements a vu un début de construction, avant que le projet ne soit définitivement arrêté. Des archives photographiques en immortalisent le chantier et témoignent ainsi de la grande histoire de l’aménagement du littoral, dont la vision s’est inversée en une décennie, en passant du bétonnage de la Côte à la protection du littoral. Pardigon est aujourd’hui le site de la dernière acquisition du Conservatoire du Littoral
Cette démarche d’un regard croisé a été partagée vendredi 22 octobre de manière riche entre conservateurs, chercheurs, architectes et enseignants et étudiants de plusieurs pays : L’invitation à jeter les bases d’un projet culturel d’une exploration collective des archives dans le but d’ une écriture inédite d’histoire de l’architecture a bien fonctionné ; elle a donné l’idée de reconduire d’autres rendez vous réguliers, en élargissant le cercle des contributeurs et visiteurs, constatant que la plupart des visiteurs sont de potentiels contributeurs et nouvelles sources d’histoire: habitants, artisans, confrères, famille et proches… de nombreux témoignages peuvent donner lieu à une collecte d’archives orales qui enrichira le dépôt prévu.
Valoriser des archives avant dépôt comme occasion d’un autre exercice de l’histoire est aussi une des finalités du projet d’exposition qui se prépare.@it une agence dans les années 1950 -1960, avant l’ère de l’informatique. Ainsi s’élargissent les profils des publics auxquels l’exposition pourra s’adresser. Depuis le 22 octobre, deux écoles d’Architecture ont été embarquées dans l’aventure
D’autres journées de découvertes et d’études auront lieu régulièrement en 2022 ; d’ores et déjà un rendez-vous est fixé au 22 décembre 2021 à Draguignan, avec les Archives Départementales du Var autour du fonds Jean Aubert.
La journée s’est terminée avec la projection du film « Habiter les pentes du littoral varois », où les architectes André Lefevre et Jean Aubert racontent l’histoire de leur projet dit du Gaou Bénat et du village des Fourches, à Bormes les Mimosas. Ce film de Christian Girier, Odile Jacquemin et Jean-Louis Pacitto, qui rassemble les deux opérations emblématiques du littoral varois , Gaou Bénat et le village du Merlier de l’ atelier de Montrouge a permis en 2004 la mise au point de la collection des films » Retour sur site, un architecte et son ouvrage ».
PROJET A SUIVRE Un appel à témoignage est lancé auprès de ceux qui ont connu, professionnellement ou non, Jean Aubert et André Lefevre : contact à maltae2@gmail.com