La ville de demain peut dire un grand Merci à Pierre Rabhi et André Aschieri
A quelques jours près, André Aschieri et Pierre Rabhi nous ont quitté en ce mois de décembre 2021 l’un à 84 ans, l’autre à 83.
Plus que ce rapprochement temporel, c’est celui du lieu de la fête du livre de Mouans-Sartoux que nous avons envie d’évoquer pour rendre hommage à ces deux hommes, dans leur engagement commun .
André Aschieri avait accueilli en octobre 2011 MALTAE pour y fêter ses 15 ans, à la Bastide du Parfumeur, à l’occasion du dernier livre que nous avions édité : « Le petit jardinier »,le roman de Christian Dental. Pierre Rabhi, l’auteur, le conteur était un habitué du festival.
C’est avec beaucoup d’émotion que nous souhaitons dire merci à ces deux « jardiniers » et dire l’admiration que nous avons pour les chantiers qu’ils ont ouvert au service de l’agriculture de demain.
Merci à Pierre Rabhi, bien sur, pour la sobriété heureuse, à laquelle fait écho, pour la communauté d’architectes à la quelle MALTAE appartient, l’architecture frugale; merci pour le développement de l’agroécologie et la création du mouvement des Colibris qui n’a pas fini de faire des petits…
Merci à André Aschieri, certes, pour l’action du député et la création de l’agence française de sécurité sanitaire, mais surtout l’action du maire de Mouans-Sartoux, qui a osé initier le métier d’agriculteur municipal. En faisant fi des prix du marché spéculatif des Alpes Maritimes, il a acquis une propriété en vente sur sa commune, le domaine de Haute Combe et ses six hectares , pour en faire une régie municipale, capable de produire les légumes bio des cantines scolaires, puis au-delà, pour les besoins de la restauration collective de la commune…
Un premier pas , lui aussi suivi de nombreux petits .. d’autres communes ont maintenant emboîté le pas à cette initiative pionnière. Nous avons souvent pris appui sur l’exemple de Mouans-Sartoux pour argumenter l’extrapolation, que si chacune des 36 000 communes de France créait un poste d’agriculteur urbain au service de l’intérêt public, pendant 10 ans, on serait sur le bon chemin de la réversibilité, face aux 500 000 emplois de paysans perdus depuis trente ans! Aujourd’hui, Mouans-Sartoux poursuit le raisonnement à l’échelle de sa politique d’urbanisme avec l’ambition de reconquérir les terres agricoles nécessaires à l’alimentation de la population toute entière.
Nous ne croiserons plus Pierre Rabhi et André Aschieri dans les allées des prochaines éditions des fêtes du livre de Mouans-Sartoux, mais leurs messages y auront toujours la part belle : « puisqu’ils l’ont fait, c‘est donc possible » et nous nous en ferons toujours l’écho ! Odile Jacquemin