les forts enjeux du Canebas, des pistes d’avenir pour l’agriculture » évoqués par Victoria Boez
Après être revenus en septembre sur les sites du Lavandou et des Bormettes à La Londe Les Maures, c’est avec le site à enjeu du Canebas à Carqueiranne que s’ouvre le calendrier d’octobre.
La conférence organisée par Carqueiranne Environnement salle des fêtes de la mairie a rassemblé une centaine de participants en présence d’élus, d’habitants et de nombreux agriculteurs autour de la présentation de son travail de fin d’étude par la jeune paysagiste concepteur Victoria Boez.
Cette conférence faisait écho à l’atelier organisé par MALTAE en juillet 2018 afin de permettre une restitution sur le terrain après la soutenance par son auteur à l’école du Paysage. Ayant grandi à Carqueiranne, elle a souhaité consacrer son diplôme à imaginer un projet d’avenir pour ce site au paysage emblématique de restanques en balcon sur la mer.
La pandémie a retardé cette mise en débat salutaire du 1er octobre; les forces en présence ont permis de prendre la mesure de l’évolution des acteurs et des visions qui s’opposent encore sur la façon d’évoquer un avenir possible.
Force est de constater que le sentiment que « l’agriculture n’est plus possible » perdure chez certains agriculteurs et propriétaires fonciers, mais que de nouvelles voix se font entendre pour plaider pour une autre manière d’habiter le Canebas et de conserver en culture ce territoire dans une recherche pionnière valorisant notamment ses atouts et son microclimat naturel, face aux changements climatiques.
Des jeunes et moins jeunes ont témoigné de leur envie de s’installer.
Une structure comme l’Instant partagé » avec sa dynamique de transmission des savoirs-faire dans un projet associatif et citoyen de forêt comestible et de jardins partagés explore de nouvelles manières de faire de l’agriculture et d’adaptation de nouvelles cultures tropicales, qui ne demandent qu’à devenir locales : spiruline, goyavier, avocatier. Sa fondatrice t animatrice Dominique Bardin a confirmé cet optimisme.
La présentation a surtout traité l’avenir du site dans une dimension d’écotourisme et d’agrotourisme, mais Odile Jacquemin de MALTAE a souhaité relever un des piliers du projet – un conservatoire de la restanque- pour insister sur la valorisation économique qui pourrait être donnée au site en y installant un lieu de formation aux techniques de la pierre sèche. Comme l’a rappelé Victoria Boez, la restanque est d’abord un dispositif hydraulique, qui gère le passage de l’eau et répond aux exigences de construire dans la pente. L’utilité d’un tel centre de formation paysagère dépasserait le seul territoire de la métropole mais viserait l’échelle euro-méditerranéenne. Elle a rappelé que la technique de construction en pierres sèches était désormais inscrite au patrimoine de l’humanité.
La présence de murailleurs, tel Stéphane Hubert de la structure si bien nommé » Relève » invite à une prochaine étape : inscrire un tel projet dans la dynamique de la fédération européenne de la pierre sèche, très active en PACA : voir le programme du samedi 9 octobre dans le Vaucluse (www.pierre-seche-en-vaucluse.fr)
Là encore, comme le souffle Jean Louis Pacitto, pour l’avoir conseillé et pratiqué, l’outil ignoré ou méconnu des Associations foncières : agricoles, pastorales, mais aussi de remembrement-aménagement telles les AFU ( associations foncières urbaines, libres ou urbaines autorisées), remises au goût du jour par les Services de l’Etat avec les AFUP (associations foncières urbaines partenariales) qui rassemblent tous les propriétaires fonciers, collectivités comprises, dans un périmètre déterminé, pourrait donner ici un précieux coup de main à un tel développement. La présence d’un établissement d’enseignement tel un Lycée agricole et horticole à Hyères ouvre la perspective de partenariats prometteurs pour cette projection d’avenir.
A SUIVRE.