Revisiter les eaux et fontaines du Var à l’ère du changement climatique

Dans le cadre de ses deuxièmes rencontres provencales, au VVF du Pradet, deux jours, les 16 et 17 septembre, sont consacrés au patrimoine de l’eau. « l’eau dans tous ses états » Odile Jacquemin est invitée à revenir sur cette recherche universitaire réalisée il y a 30 ans et publiée en 1996 chez Edisud. Qui et où sont les chercheurs d’eau d’aujourd’hui ?

Il s’agit aujourd’hui, à l’occasion de « L’eau dans tous ses états » de revisiter l’inventaire des Eaux et fontaines du Var écrit il y a près de 30 ans à la lumière de la question intemporelle – et de forte actualité – de la recherche de l’eau.

Le zoom effectué sur l’arrivée de l’eau « moderne » dans le département au XIXe siècle, puis au XXe siècle –  eau « à la pile » dans les maisons, puis « à volonté » se situe dans l’histoire de la conquête de l’eau, en rupture avec l’usage ancestral économe de l’eau dans la société paysanne, rupture que paradoxalement les fontaines, identifiées comme petit patrimoine, gomment : elles semblent avoir été là depuis toujours. Alors qu’en 1950, à la Cadière d’Azur et dans plus d’une commune sur trois, on prend encore l’eau à la fontaine, le choc pétrolier et l’émergence de la protection de l’Environnement situent aux années 1970 la prise de conscience de la finitude de la ressource. Le dernier demi-siècle a progressivement installé cette inversion d’une eau de plus en plus rare, nouveau paradoxe, puisque l‘on en use, consomme et gaspille sur ce même demi-siècle de plus en plus. L‘accélération du changement climatique, des canicules et sécheresses annoncent des temps proches où le rapport à l’eau sera radicalement différent. Quel avenir pour les fontaines d’hier ? De quels enseignements sont-elles dépositaires ? il y aura-t-il de nouvelles fontaines demain? Du patrimoine local à la vision mondiale de «la conquête à la quête », une nouvelle rupture fait lever les yeux vers le ciel et les chercheurs comme Jean Louis Pacitto nous invitent à prendre conscience que les ressources ne sont pas tant sous terre que dans l’air, telles que les montrent les rivières volantes photographiées en Amazonie par Salgado ou l’accueil des visiteurs à Porquerolles au domaine de la Courtade, qui se fait avec un verre d’eau de rosée du jour ?