un séminaire pour consolider la plateforme

Les Oiseaux de passage ont tenu à Paris et à La Rochelle, un séminaire de recherche développement avec plus de 80 de leurs coopérateurs pour interroger leur identité de «  professionnels d’un autre voyage ».

Quatre membres de MALTAE y ont participé : Maéva Inghels et Odile Jacquemin à Paris, Eric Delorme et Jean Belvisi à La Rochelle, qui a inspiré à ce dernier un travail photographique déjà en ligne !

Dans un processus itératif, où les apports du premier temps ont permis d’enrichir le deuxième, il s’est agi aussi de partager les résultats de la recherche de thèse de Prosper Wanner et de questionner collectivement les stratégies futures de développement de la plateforme. « Remettre en son cœur, de l’humain » fit l’objet d’un temps d’intelligence collective, en situation de faire, où la pluralité des participants ont pu se sentir « passagers du même paquebot ».

Alors que la question du « commun » est apparue comme une premières singularités de la plateforme, où ODP avait pu se positionner dans un champ autre (où les plateformes existantes n’étaient pas allé) en déclinant des coproductions, en mettant à disposition de communs gratuits, et en pointant un intérêt commun aux valeurs écologiques, sociales, patrimoniales dans les communautés, le séminaire a permis un temps de culture commune.

En partageant des expériences de balades urbaines, où le relationnel dépasse celui des classiques visites guidées, chacun s’est mis en situation de recherche et a pu approfondir les définitions des deux concepts fondateurs de la coopérative : « l’hospitalité » et « le récit » .

– une hospitalité qui parle d’altérité, définie comme accueil de l’autre, rencontre avec une disponibilité bienveillante et d’écoute de l’autre, une capacité d’accueil, y compris de l’imprévisible ; hospitalité qui s’enrichit dans la réciprocité conférée par la langue française et l’usage du même mot « hôte » pour désigner celui qui accueille et celui qui est accueilli.

Des récits, où rendre compte de la rencontre, avec le territoire mais aussi avec l’autre, en y intégrant, au-delà de la narration de l’histoire, avec un grand S ou des petits s, les matériaux de l’ordre du sensible. Comment les écrire à plusieurs voix, entre accueillant et accueilli ?

«  on peut voyager loin ici », c’est inclure dans sa relation au territoire de faire une place pour la relation au territoire de l’autre : visiter Paris avec, pour guide, un migrant soudanais donne évidement un autre écho, une autre couleur, une richesse non quantifiable ; loin ce qui est du, dans les prestations d’un voyage organisé, ici, ce qui est offert, comment le qualifier ? Comment comptabiliser l’envie de partager, d’échanger sans intermédiaire, le plaisir de la relation directe à l’autre, la chaleur humaine, comme énergie, moteur pour l’action ?

Ce fut aussi l’occasion de réinterroger la notion de « voyage passage » : au-delà de la catégorie « touriste », basée sur la capacité à dépenser, comment qualifier et rassembler ces autres voyageurs, refugiés, jeunes travailleurs pu saisonniers, étudiants ? Comment quantifier les valeurs non marchandes, l’envie et le plaisir de la rencontre, ressorts des inventions à faire émerger pour répondre aux besoins d’hospitalité – toujours plurielle -d’un territoire ?

A l’actif des premiers résultats :

– L’appropriation de la composante de recherche développement, enrichir sa pratique professionnelle d’une capacité de voir les choses autrement, au-delà du formatage et conformisme de la formation des professionnels du tourisme.

– Une vision partagée d’une plateforme dont le rôle est bien perçu comme celui de facilitateur plus que d’intermédiaire.

– l’organisation d’une permanence, deux rendez-vous mensuels, pour pérenniser une offre pour répondre à l’envie de coproduire des récits, entre deux communautés.

– l’offre de poursuivre la dynamique engagée avec un rendez-vous dans la Drome au 26 mai, au 1er festival du tourisme équitable.

En bref, un beau moment d’accélération pour faire de la coopérative ODP, plus qu’une plateforme, une véritable communauté.