Enseignante en art plastique et plasticienne, j’ai croisé MALTAE à propos de la résidence d’artiste que j’ai engagé sur Porquerolles au mois de Mai 2024 avec le Parc Nationale de Port- Cros.

Je travaille in-situ, triturant cet attachement fondamental que nous avons avec les lieux de notre enfance et l’idéalisation qui intervient lorsque, quittant le territoire qui nous a vu grandir, nos souvenirs se figent, cessant d’être innervés par de nouvelles expériences. Je

créée des installations réversibles qui sont une réponse (éphémère) au manque laissé par ce souvenir infantile envahissant. J’interviens sur les lieux de mes premières explorations, reproduisant les constructions en sable et en pierre de mes premiers apprentissages et

réactive mes premiers émois avec ces matériaux élémentaires. Installations monumentales ou série de petits objets mémoriaux, les œuvres introspectives que je produis sont intimes et chargées de symboles personnels qui sont autant de clefs pour ouvrir un dialogue sur notre passé individuel devenu commun et partageable. Il,n’est pas question de racine, les monuments idéalisés que j’érige sont une représentation sur laquelle tous sont invités à greffer leurs fantasmes. Ils évoquent la rupture toujours réactualisée entre mémoire et avenir, entre un individu et sa lignée : se démarquer, en faire partie ou rompre? Partir, rester, ne jamais revenir, se retourner au risque de devenir une statue de sel.

Ce que je cherche chez MALTAE :

Ma pratique, orientée vers la recherche, met l’accent sur le processus et s’engage souvent en dialogue avec d’autres disciplines et personnes, en fonction des enjeux territoriaux, des nouvelles rencontres et des réévaluations des histoires des paysages parcourus. 

Je travaille sur la manière dont les narrations traditionnelles du territoire peuvent être revisitées et enrichies, par le croisement des perspectives, relevant les tensions entre les récits officiels et les récits personnels.